Un fidèle laïc peut-il bénir une personne ou un objet ? Si oui, comment doit-il le faire ?
Chaque jour, un prêtre répond à une question d’internaute sur la foi catholique. Aujourd’hui, le père Roger Gomis, prêtre du diocèse de Dakar au Sénégal, se prête à l’exercice.
Clarifions d’abord le sens étymologique du mot « bénédiction ». Il est composé de deux termes que nous prenons en français (bene = bien, et diction = parole prononcée). Traduction littérale : la bénédiction est l’action de prononcer « une bonne parole ». La bénédiction est donc l’action par laquelle l’on exprime l’amour de Dieu à une personne. Le mouvement dans la bénédiction est double :
• descendant : Dieu bénit l’homme pour le combler de son amour
• ascendant : l’homme bénit Dieu pour le remercier.
Pour revenir à notre question centrale, nous recommandons le Livre des bénédictions, Chalet-Tardy, au numéro 18 des préliminaires qui y répond de façon claire.
L’évêque, le prêtre, le diacre, les acolytes et les lecteurs
Le Livre des bénédictions indique qu’il revient :
• à l’évêque de présider par-dessus tout aux célébrations qui concernent toute la communauté diocésaine et qui sont accomplies avec une solennité particulière et un grand concours du peuple. Sur ce point, il peut se réserver certaines célébrations, surtout celles qui sont accomplies sous une forme solennelle.
• aux prêtres, selon que le requiert la nature de leur service à l’égard du Peuple de Dieu, de présider aux bénédictions, surtout à celles qui regardent la communauté dont ils sont chargés. Ils peuvent donc célébrer toutes les bénédictions du livre des bénédictions, si l’évêque n’est pas là pour les présider.
• aux diacres, puisqu’ils apportent leur aide à l’évêque et à son presbyterium comme ministre de la parole, de l’autel et de la charité, de présider certaines célébrations, comme il est indiqué dans Le livre des bénédictions.
• Les acolytes et les lecteurs, qui ont un service particulier dans l’Église du fait de l’institution qu’ils ont reçue, ont le pouvoir de donner certaines bénédictions de préférence aux autres laïcs, au jugement de l’ordinaire du lieu.
Les fidèles laïcs peuvent bel et bien bénir
• Les fidèles laïcs aussi bénissent
Les autres laïcs, homme ou femmes, en vertu du sacerdoce commun dont ils ont reçu la charge à leur baptême et à leur confirmation, peuvent célébrer certaines bénédictions, avec les rites et les formules prévues pour eux, comme cela est indiqué dans le Livre des bénédictions. Ils le font soit en vertu de leur charge propre (comme les parents pour leurs enfants) soit qu’ils exercent un ministère extraordinaire (comme ceux qui aident le prêtre à donner la communion), soit qu’ils accomplissent certaines fonctions particulières, comme des religieux ou des catéchistes dans de nombreuses régions, si, au jugement de l’ordinaire du lieu, leur formation pastorale requise est reconnue ainsi que leur prudence dans l’exercice de leur propre service. Mais s’il y a un prêtre ou un diacre présent, c’est à lui que doit être laissée la charge de présider.
Comment un laïc doit-il bénir ?
Le Livre des bénédictions propose des formules de prières autres pour laïcs ou des formules adaptées, par exemple en changeant le « vous… (en), » en « nous », pour bien manifester qu’il revient normalement aux ministres ordonnés de présider toute bénédiction. Il propose également des gestes différents, par exemple, joindre les mains au lieu de les étendre. Chaque fois, tout est bien précisé dans le rituel. Un fidèle laïc mandaté ne fait pas le geste habituel de la bénédiction devant la personne, mais celui de la signation sur la personne.
Il faut souligner quelques repères : se référer d’abord au rituel romain des bénédictions ; ne pas négliger la formation pour éviter toute improvisation ; faire précéder la bénédiction de l’écoute de la Parole de Dieu ; privilégier le contexte communautaire ; s’adapter aux situations pour le bien des personnes ; éviter toute tendance à la magie et à la superstition ; privilégier une attitude de foi ; poser des gestes toujours en lien avec les sacrements ; recourir à une personne qualifiée pour ce ministère de la bénédiction et éviter les attitudes, paroles et gestes qui prêteraient à confusion par rapport à ce que fait habituellement le prêtre.
La bénédiction des enfants par les parents
Le rituel des bénédictions propose le déroulement suivant : ouverture, lecture de la Parole de Dieu, la bénédiction et conclusion.
Plus simplement encore, des parents peuvent signer leurs petits enfants (signation sur le front sans parole), après un temps de prière familiale, ressourcée, si possible, dans la Parole de Dieu.
• D’autres bénédictions par des fidèles laïcs sont possibles et recommandées, en certaines circonstances
Bénédiction de la table, bénédiction lors du rite d’accueil pour le baptême, bénédiction d’un malade (sans imposer les mains), bénédiction en action de grâce pour des bienfaits reçus, bénédiction d’une tombe par un guide laïc de sépulture…
En conclusion, chaque jour chacun d’entre nous peut bénir son prochain en prononçant de bonnes paroles, en lui souhaitant de bonnes choses et surtout la grâce de la miséricorde de Dieu.
Source : africa.la-croix.com
Recommended Posts
La Sainte nuit pascale
mars 31, 2024
La Passion du Christ : une commémoration profonde
mars 30, 2024