La foi et la charité au temps du confinement
Souvent on risque que la peur nous paralyse, mais notre foi en Jésus Ressuscité nous amène à aller au de-là des peurs pour vivre notre vie chrétienne même dans ce moment de difficulté. En respectant les gestes barrières et les attentions que tous, désormais, nous connaissons (porter un cache-nez hors de la maison, garder toujours la distance d’un mètre les uns des autres, se laver fréquemment les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique, éviter les rassemblements, …) notre vie de foi continue : cette épreuve que nous sommes en train de vivre peut même nous renforcer !
Fait de vie : Depuis son adolescence, Souleymane avait quitté le village pour fréquenter le collège et le lycée en ville, en habitant chez son oncle. Il revenait au village seulement pendant le congé, mais il n’avait pas d’amis ; en effet, tous ses camarades travaillaient dans les champs ou apprenaient des métiers, pendant que lui devait bosser sur les livres. En plus, vu que les autres garçons n’avaient pas pu étudier, Souleymane les traitait avec un certain air de supériorité et cela contribuait à l’éloigner des autres. Souleymane était brillant dans ses études et, après son BAC, il a été orienté à la faculté d’espagnol à Abidjan. Il a donc vécu chez un tuteur et ensuite à la cité universitaire.
Au moment de la fermeture de la Cité Universitaire à cause du Coronavirus, Souleymane a décidé de retourner au village, mais les habitants du village ont eu peur qu’il allait les infecter tous et donc l’ont obligé à se renfermer dans une petite cabane abandonnée au coin du village. Quand Souleymane essayait de sortir, des jeunes le lui empêchaient et lui tirait des cailloux pour le forcer à rentrer. Souleymane est resté dans la cabane, sans nourriture ni eau, et il a commencé à supplier à haute voix que quelqu’un lui apporte à manger et à boire. Les jeunes ont commencé à se moquer de lui et lui disait à haute voix :” mange tes livres !”. Ainsi, même la famille de Souleymane avait peur de s’approcher de la cabane. Le jour après, une femme chrétienne s’est présentée dans la cour familiale de Souleymane et s’est proposée de porter de l’eau et de la nourriture à Souleymane. La famille a mis tout dans un panier et elle, après avoir mis son cache-nez, est allée déposer le panier devant la porte de la « prison » de Souleymane, en défiant même les jeunes qui empêchaient à Souleymane de sortir.
Depuis lors, tous les jours, la femme catholique prenait la nourriture chez sa famille pour l’amener chez Souleymane. Après trois semaines de confinement dans la cabane, Souleymane a reçu la permission de rejoindre sa famille, mais (avant de rentrer chez les siens) a voulu d’abords remercier la femme qui l’avait nourri pendant tout le temps de sa quarantaine.
- Comment Souleymane se comportait avec ses camarades ? Comment ses camarades se sont vengés ?
- Pour quoi sa famille ne s’approchait pas de la cabane où Souleymane avait été mis ?
- Qu’est-ce que la femme catholique a fait ? Selon vous, pour quoi elle a agi ainsi ?
La Parole de Dieu : De la lettre de St Jacques (2, 14-23.26)
Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu. Fort bien ! Mais les démons, eux aussi, le croient et ils tremblent. Homme superficiel, veux-tu reconnaître que la foi sans les œuvres ne sert à rien ? N’est-ce pas par ses œuvres qu’Abraham notre père est devenu juste, lorsqu’il a présenté son fils Isaac sur l’autel du sacrifice ? Tu vois bien que la foi agissait avec ses œuvres et, par les œuvres, la foi devint parfaite. Ainsi fut accomplie la parole de l’Écriture : Abraham eut foi en Dieu ; aussi, il lui fut accordé d’être juste, et il reçut le nom d’ami de Dieu. » Ainsi, comme le corps privé de souffle est mort, de même la foi sans les œuvres est morte
- Comment une foi authentique doit-elle s’exprimer ?
- Comment St Jacques qualifie une foi qui ne parvient pas à l’aide fraternel ?
- Comment, pendant ce temps de confinement, nous pouvons mettre en pratique cette Parole de Dieu ?
Prière finale : prions pour tous les malades et pour le personnel de santé. Prions pour tous les chrétiens afin que, en utilisant toutes les précautions nécessaires, ils puissent donner un témoignage d’attention et de charité envers leur prochain.
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