Audience: prière, jeûne et miséricorde, voilà la route du désert
Dans sa catéchèse, lors de l’audience générale de ce mercredi des Cendres, place Saint-Pierre, le Pape François est revenu sur la signification spirituelle du désert, «lieu de vie». «Le Carême est le temps propice pour faire de la place à la Parole de Dieu». Il a aussi exprimé de nouveau sa proximité avec les malades du coronavirus et aux agents de santé qui les soignent, ainsi qu’aux autorités civiles et toutes les personnes engagées dans la lutte contre la maladie.
«Imaginons être dans un désert» : le Pape François invite les fidèles à se mettre dans les pas de Jésus, «qui au début de son ministère se retira pendant quarante jours pour prier et jeûner, tenté par le diable, dans le désert». Cet espace «est le lieu du détachement du tumulte qui nous entoure. C’est l’absence de paroles pour faire de la place à une autre parole, la Parole de Dieu, qui comme une brise légère nous caresse le cœur» explique le Saint-Père.
Le désert est le lieu souvent choisi par Dieu pour s’exprimer souligne François. Il y consigne les dix commandements, y envoie son peuple devenu infidèle pour lui parler. En fait, «dans le désert, on retrouve l’intimité avec Dieu, l’amour du Seigneur».
Couper le son, écouter la Parole de Dieu
Le Carême, qui débute ce mercredi, est ainsi «le temps propice pour faire de la place à la Parole de Dieu. C’est le moment d’éteindre la télévision et ouvrir la Bible» s’exclame le Pape, «de se détacher du portable et se connecter à l’Évangile». C’est aussi le moment de cesser nos bavardages, «de tutoyer le Seigneur», de «se dédier à une saine écologie du cœur».
François fustige «notre environnement pollué par trop de violence verbale» amplifiée par les réseaux sociaux, «les mots creux», la publicité et les messages «sournois». Il met en garde contre «la mondanité qui nous atrophie le cœur». Dans ce brouhaha, «nous avons du mal à distinguer la voix du Seigneur qui nous parle, la voix de la conscience, du bien».
Au contraire, Jésus, dans le désert, «nous invite à prêter l’oreille à ce qui compte» : la Parole de Dieu. Pour parler avec Lui, il faut prier, rappelle le Pape, car «c’est seulement devant Dieu que viennent à la lumière les inclinations du cœur et que tombe la malhonnêteté de l’âme». Le désert est donc bien un lieu de vie car «dialoguer dans le silence avec le Seigneur nous redonne la vie».
Le Carême, c’est la charité
Invitant de nouveau les fidèles à penser au désert, François pointe le superflu de nos vies dont il serait bon de se libérer. Jésus, là aussi, nous donne l’exemple en jeunant. «Jeûner c’est savoir renoncer aux choses vaines, au superflu, pour aller à l’essentiel. C’est chercher la beauté d’une vie plus simple», précise le Pape.
Le désert, c’est aussi «le lieu de la solitude». Le Saint-Père interpelle les fidèles, faisant remarquer qu’il y avait beaucoup de désert autour de nous : des personnes seules et abandonnées, des pauvres, des personnes âgées qui, «sans faire de bruit, marginalisés et rejetés», «demandent en silence notre aide». «Le chemin de Carême est un chemin de charité vers qui est plus faible».
Le Pape exhorte les fidèles à entrer dans le désert avec Jésus, assurant que nous en sortirons en goûtant la Pâque, «la puissance de l’amour de Dieu qui renouvelle la vie». «Courage, suivons Jésus dans le désert : avec Lui nos déserts refleuriront».
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