En Côte d’Ivoire, un séminaire sur l’identité et la mission des communautés nouvelles
Les 23 et 24 février, évêques, théologiens et responsables des communautés nouvelles ont réfléchi sur l’identité et la mission des groupes de prières dans l’Église ivoirienne.
À l’initiative de l’Institut théologique de la Compagnie de Jésus à Abidjan (ITCJ), un peu plus de 500 représentants de communautés nouvelles, des théologiens, et des évêques ont participé au premier séminaire national des communautés nouvelles en Côte d’Ivoire.
L’objectif de ce séminaire était de réfléchir sur l’identité et la mission de ces groupes de prières, issus du renouveau charismatique, qui sont de plus en plus nombreux dans le pays.
Les deux jours de séminaire ont été consacrés à huit conférences et deux ateliers, au cours desquels des discussions franches ont permis de saluer le travail accompli par ces groupes de prière et de relever certaines insuffisances.
Humilité et obéissance
« Les évêques catholiques de Côte d’Ivoire ont décidé de soutenir, d’accompagner et d’encadrer les communautés nouvelles, a expliqué, samedi 23 février Mgr Boniface Ziri, évêque d’Abengourou (Est) et président de la Commission épiscopale pour les communautés nouvelles et la nouvelle évangélisation. Ce que les évêques attendent de vous, c’est que vous développiez l’attitude de réceptivité, d’humilité et de disponibilité, d’obéissance et de partage. D’où nous vient cette recherche de la célébrité au point de faire de nous des gourous ? »
L’évêque d’Abengourou a en outre insisté sur la formation des responsables de ces communautés pour maîtriser la doctrine sociale de l’Église pour connaître leur identité. « L’œcuménisme n’est pas synonyme de relativisme. Il faut certes être ouvert, mais dans le même temps tenir à son identité. »
Aux yeux de Mgr Ziri, cette formation des communautés nouvelles incombe « aux évêques, aux aumôniers, les curés et les vicaires qui ont la charge de promouvoir la communion dans les paroisses ».
« Sortez d’Abidjan »
Selon les statistiques données par le président de la Commission épiscopale pour les communautés nouvelles, 211 sur 220 communautés nouvelles, sont concentrées dans la province ecclésiastique d’Abidjan. « Sortez d’Abidjan. Il y a du travail à faire dans les autres villes du nord et dans les villages, a exhorté pour sa part Mgr Jean Salomon Lézoutié, évêque de Yopougon, l’un des conférenciers de ce séminaire. Cette attitude à rester tous à Abidjan pose le problème de désintéressement. »
Pour aller en mission dans le Nord, certaines communautés ont exprimé le besoin de contrat avec les diocèses d’accueil et la mise à disposition de moyens financiers. « Qui vous donne les moyens avec lesquels vous fonctionnez à Abidjan ? a répondu l’évêque de Yopougon qui intervenait sur les sens et défis de la gratuité du ministère dans l’Église. Pourquoi voulez-vous des contrats pour aller dans le Nord alors qu’ici vous n’en avez pas eu besoin pour évangéliser ? »
Communier avec la hiérarchie
Au terme des travaux, les participants ont dit avoir pris conscience des recommandations du magistère et des attentes de l’Église au sujet des communautés nouvelles. Elles se sont engagées « à grandir sous le regard de l’Église, et se disposent à vivre en communion avec la hiérarchie » a déclaré dimanche au cours de la messe de clôture le père Jean Messingué, président du comité scientifique de ce séminaire. De leur côté, les communautés nouvelles demandent une collaboration avec le clergé à qui elles demandent de faire d’elles des agents pastoraux.
Au nom de la coordination des communautés nouvelles, Paul Addoh, responsable de la coordination des communautés nouvelles, a remercié les participants clercs et laïcs pour la disponibilité et la qualité des échanges. « Que Dieu nous donne la force de mettre en pratique les résolutions qui sont sorties de ce séminaire afin de faire au mieux ce qui est de notre devoir pour que l’Église soit fière de nous. »
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